• joyeuse oraison par José Noce

    20 ans de trombinoscopes TTA

     

     

     

     

     

    Discours pour la fin des B.T. le 23 juin 2011, (à dire entre Desproges et Dac…)

     

    Chers collègues, chères bétéciennes et chers bétéciens.

     

    On m’a sollicité pour écrire un petit discours qui commémorerait de manière festive feu la section B.T. Je considère que c’est un honneur et un plaisir, et j’en remercie « on » sincèrement.

    Pour ce faire j’ai demandé aux enseignants de  B.T. volontaires, passés et présents (hélas pas futurs), de m’envoyer un petit topo de leur ressenti concernant cette célèbre section nationale, afin d’en synthétiser en quelque sorte la substantifique moelle. J’en profite pour saluer de suite ces valeureux enseignants pour leur précieuse, sensible, et déterminante collaboration : Amandine G., Tania L., Yasmine D., Marie Danièle D., Gianni C., François P., Alain M., et Cédric V. 

    Rassurez-vous bétéciennes et bétéciens, je serai bref, car l’essentiel n’est pas dans ces mots. Il est déjà dans nos cœurs, nos souvenirs, nos cicatrices multiples, et nos sourires intérieurs encore plus nombreux…

    Au fait, ça veut dire quoi d’évoquer plusieurs décennies de B.T. en quelques minutes ? Ça voudrait-il dire que c’était le bon temps, que tout le monde il était beau et gentil, que les lendemains étaient tous enchanteurs ?

    En gros oui, si on se contente de la seule partie ensoleillée, et qu’on ignore superbement le côté obscur de leur force !

    Et donc je vous sers tout en bloc serré : le négatif, le positif, l’anecdotique et l’universel bétéciens. A vous de trier, de choisir ce qui vous intéresse, puisque, au bout du conte, ce sont quand même les compliments qui domineront. 

     

    Zy va pour le côté obscur bétécien. 

    Nos B.T. se pointaient en seconde, traumatisés par leurs années collège. Allergiques au français dans leur grande majorité (« Bin ouais msieu, ça sert à quoi le subjonctif imparfait du passé simple pour dessiner ? »). Etanches au travail scolaire à la maison de manière chronique pour tout ce qui concernait les matières générales qu’ils zappaient généralement. Alors ils étaient riches en lacunes insondables, en blocages fantastiques, plutôt avachis le matin, souvent à cran avant les repas, carrément à l’ouest l’après midi ! Ils étaient gothiques, métalleux, grunges, deschiens, pré-soixantuitards, les yeux cachés dans leur for intérieur psychédélique, dont le pont levis était souvent levé. Dans le meilleur des cas, quand ils l’ouvraient, par surprise, ou par hasard, ils faisaient alors dans la spontanéité lourde, maladroite, mais enthousiaste.

    En gros ils arrivaient plutôt écorchés, hébétés, gauches. Il faut dire à leur décharge, qu’on leur balançait d’emblée dans les gencives plein de règles strictes, de contraintes techniques, des contenus très souvent archaïques, des natures mortes en teasing, et une formation traditionnelle voire préhistorique, (Pas d’informatique dans le cursus, par ex, alors qu’ils étaient déjà, bien avant que ça existe, résidents dans la seconde vie, leur « second life perso», sorte d’univers parallèle, virtuel, d’où ils percevaient vaguement les profs leur balancer dans les gencives plein de règles strictes, etc.)

    Ils erraient dans les couloirs de la pyramide en cherchant leur salle de cours, plus ou moins abattus par l’impression d’être des parias, ou des cas désespérés, dans la sacro sainte enceinte de l’ESAAT…

     

    Heureusement, les B.T. ça dure 3 ans ! Seconde, première, terminale. 

    Et il faut bien le dire, beaucoup de chenilles bétéciennes ont pu devenir ainsi de bien jolis papillons. C’est ce qu’ont en tout cas reconnu dans l’ensemble les professeurs sollicités, dont moi-même, entraîneur titulaire de français en B.T. dessinateur maquettiste.

    Car la section était une formation passerelle, et la mue, lente mais inexorable, a révélé, ô surprise, des élèves de plus en plus responsables, matures et talentueux. Leur sincérité, leur reconnaissance du travail accompli, leurs gratifications via les voyages-études (et j’ai souvenance de périples en Grèce et à Venise fort emprunts d’euphories positives !, n’est-ce pas Mahmoud ?), via surtout les projets extérieurs qui surprenaient les intervenants par la qualité de leur travail, leur créativité, leur degré d’aboutissement. L’ESAAT était fier alors de ses B.T. embellissant l’hospice Barbieux, l’entreprise Ludopital, le décor de la porte du Colisée, les tramways et les autobus de la métropole, et j’en passe…

    Les petites mains bétéciennes étaient devenues des exécutants habiles, et tout atypiques qu’ils étaient perçus, et qu’ils se percevaient eux-mêmes, ils devinrent des créatifs aguerris à même de se projeter avec espoir et réussite dans la poursuite d’études supérieures pour un avenir plus attractif. 

     

    Voilà, j’ai essayé de faire court, d’être le plus synthétique possible. 

    Si j’ai oublié certains points qui vous tenaient particulièrement à cœur, je vous prie de m’en excuser, et de croire que mes 16 années passées au crible de cette section via les trois niveaux, n’ont en rien entamé le plaisir que j’ai eu à les entraîner, dans tous les sens du terme. Ma présence ici, alors que je suis un fainéant de vieux prof planqué à la retraite à 60 ans (espèce en voie de disparition aujourd’hui) en est la preuve.

    Je terminerai en rappelant que cette section était annoncée moribonde depuis au moins une vingtaine d’années. Pendant tout ce temps, les professeurs de cette section, entre autre, ont fait bloc dans leur ensemble, pour empêcher sa disparition. 

    Bien leur en prit, les résultats en sont les garants, qu’ils en soient chaleureusement remerciés. 

    Aujourd’hui, hélas c’est fini. Les B.T. ça eut payé ! Mais ils vivront toujours. Riches d’une formation quelque peu éprouvante certes, mais finalement fructueuse, si on en juge par tous les bons échos qu’on nous en a rapportés.

     

     

    Merci à vous tous d’être venus à cette fête paradoxale, puisque elle porte aux nues une jolie disparue. 

    Cependant, je fais le vœu, avec vous, que cette fin d’études finira par se pérenniser sous la forme d’un rassemblement joyeux chaque année, le 23 juin par ex, et pourquoi pas ? 

    A l’année prochaine donc, si vous le voulez bien. 

    Le B.T. est mort, que vivent tous ses enseignants et tous ses élèves !

    « JEUDI 23 JUIN on fait la fête !

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